

Pour produire 500 g de miel, les abeilles doivent effectuer plus de 17 000 voyages et visiter près de 9 millions de fleurs.
Autrefois établie dans des troncs d'arbres ou de petites cavités naturelles, l'abeille a été domestiquée par l'homme qui l'a installée dans des ruches en paille puis en bois.

La reine est reconnaissable des autres abeilles par sa plus grande taille (1,5 à 2 cm contre 1,1 et 1,3 cm). Son abdomen et ses organes génitaux sont plus développés. Elle passe tout son temps à pondre, c'est elle qui donne naissance à toutes les abeilles de la ruche. Elle peut pondre jusqu'à 2000 œufs par jour. Elle produit deux types d'œufs : les œufs fécondés qui donnent naissance aux abeilles femelles (ouvrières ou reines), et les œufs non fécondés d'où sortent les abeilles mâles (faux-bourdons).
Ouvrière d'été,
Nourrice les dix premiers jours, l'abeille va d’abord s’occuper de la préparation des cellules pour les nouvelles pontes, le temps que ses glandes nourricières se développent.
Ensuite, elle pourra nourrir les jeunes larves avec la gelée royale qu’elle sécrète.
À la fin de cette période, elle effectue ses premiers vols autour de la ruche.
Bâtisseuse les dix à vingt jours suivants, ses glandes nourricières se sont atrophiées pendant que les glandes cirières se sont développées ; elle participe alors à l’agrandissement des rayons, à la transformation du nectar en miel (apporté par les butineuses), au nettoyage et à la régulation thermique de la ruche, puis à sa protection contre les prédateurs (guêpes et frelon notamment) et les voleurs (abeilles étrangères, etc).
Butineuse à partir du vingtième jour jusqu’à la cinquième ou sixième semaine de sa vie, elle va parcourir la campagne dans un rayon de deux à cinq kilomètres afin d’approvisionner la ruche en nectar, miellat, pollen, propolis ou en eau. Après quoi, sa vie s’achèvera : en général, une ouvrière meurt pendant un dernier voyage de butinage (ou de portage d'eau dévolu aux plus anciennes), ou pendant qu'elle dort.
Ouvrière d'hiver
À la fin de l'été, au début de l'automne vont naître des ouvrières qui vont vivre de cinq à six mois, leur corps est plus riche en acide gras. Elles auront à protéger la reine, à maintenir l'essaim qui passera l’hiver à une température de 25 à 30 °C au cœur, puis, dès le mois de février, préparer l'arrivée des nouvelles générations.
Les faux bourdons
De taille supérieures aux ouvrières (ils sont produits par la ponte de la reine dans des alvéoles plus importantes), ils apparaissent au printemps, quand les ruches sont actives et que de nouvelles reines non fécondées peuvent être présentes dans l'environnement de la ruche. Dépourvus de dard, ils ne piquent pas. Pourvus d'yeux plus volumineux et plus gros que les ouvrières, ils sont facilement reconnaissables. Leur rôle principal est la fécondation des jeunes reines.
D'autre part, ils ne possèdent pas de corbeille à pollen et leur langue ne leur permet pas de recueillir le nectar des fleurs; toutefois ils butinent pour se nourrir.
Cependant, ils contribuent au maintien de la température et à la répartition de la nourriture dans la ruche.
Leur développement dure 24 jours de l'œuf à l'insecte parfait dans des conditions optimales. Même s'ils commencent à voler dès le 7e jour de leur vie d'insecte parfait, ils n'atteignent leur maturité sexuelle qu'après leur 12e jour. Les faux-bourdons des différentes ruches se rassemblent chaque année aux mêmes endroits précis aux conditions thermiques spécifiques, en général dans un rayon de 4 kilomètres de leur ruche initiale. Ainsi, un brassage génétique est assuré pour éviter la consanguinité .
En favorisant le mélange de différentes colonies, les faux-bourdons sont malheureusement des vecteurs pour les maladies et les parasites tels que le Varroa.
À la suite de la fécondation, le mâle meurt car son abdomen est arraché en vol pendant l'acte de reproduction.
Leur durée de vie est d'environ 2 mois, mais les abeilles peuvent consommer le couvain de faux bourdons en cas de disette. Ils sont chassés des ruches avant l'hiver, parfois dès les premiers refroidissements nocturnes d'août.
En cas de perte de la reine, la ruche devient orpheline, et, si aucun jeune couvain n'est disponible pour produire une reine, la ruche devient bourdonneuse, c'est-à-dire que les ouvrières, non-fécondées, pondent et élèvent des œufs non fécondés qui donneront naissance systématiquement à des faux-bourdons. Lorsque la dernière ouvrière meurt, la population uniquement constituée de faux bourdons est condamnée à mourir.

Au moins 20 000 espèces d'abeilles sont répertoriées sur la planète dont environ 2 000 en Europe et près de 1 000 en France. En Europe, l'espèce la plus connue est Apis Mellifera qui, comme la plupart des abeilles à miel, appartient au genre Apis. Cependant, la majorité des abeilles ne produit pas de miel.
Les premiers ancêtres d’Apis mellifera sont originaires d’Afrique d'où ils ont essaimé deux fois : une première vague de migration vers l’ouest en Europe, une seconde (voire plusieurs) vers l'est, l’Asie et l’Europe orientale.
Au cours de l'histoire, l’abeille a évolué grâce à une forte diversité génétique. En effet, la reine de cette espèce s'unit au cours du vol nuptial à une ou deux douzaines de faux-bourdon , puis pond des ovules non fécondés donnant des mâles, et des ovules fécondés donnant des ouvrières qui forment une ou deux douzaines de groupes de demi-sœurs.
Effondrement des colonies d'abeilles
Effondrement des colonies d'abeilles
- Les abeilles subissent depuis une vingtaine d'années des pertes importantes dans toutes les régions du monde.
- Les causes ne sont pas encore parfaitement établies mais les apiculteurs de l'UNAF estiment que les produits phytosanitaires utilisés par l'agriculture intensive affaiblissent (voire tuent) les abeilles qui ont alors plus de mal à lutter contre les maladies et parasitose (ex: Varroa), les prédateurs faisant le reste (ex: frelon, et notamment le frelon asiatique envahissant). La durée de vie des reines est passée de 4 ans il y a quelques décennies à moins de 2 ans maintenant (probablement à cause de la nourriture polluée).
- Les disparitions ont atteint de 50 % à 90 % des populations selon les endroits de la planète.
- La disparition des abeilles met de nombreux écosystèmes et agrosystèmes en danger car l'abeille est un vecteur essentiel dans le processus de pollinisation (dont agricole pour par exemple la production de luzerne, fruit, légume, etc. qui augmente de 20 % environ en présence d'abeilles ; sans abeille les amandier, poiriers, fraisiers, etc. ne produisent presque plus).
- L’hybridation par des importations d’abeilles d’autres sous-espèces, moins adaptées à notre environnement, a pu rendre les abeilles locales plus fragiles.